Il y avait l'œuvre, bien sur, mais il y avait aussi les comédiens, le décor, le cadre... et il y avait Anne Alvaro : La comédienne, certes, mais plus encore sa voix, la présence physique de sa voix, presque charnelle. Difficile de la décrire avec des mots. Sa tonalité légèrement grave, cela reste une voix de femme, le léger voile qui l'estompe presque toujours, donnant l'impression qu'elle est au bord de la rupture, et les inflexions tragiques qui ponctuent son phrasé, m'envoyant des directs au foie, qui font mouche à tout coup !
Alors j'ai cherché Anne Alvaro, il m'a fallu plusieurs années avant de la revoir à Bobigny, dans une pièce dont j'ai oublié le nom, toujours aussi somptueuse.
Et puis il y a eu le gout des autres, que je suis allé voir sans savoir qu'elle y jouait. Belle surprise !
À partir de là, mon béguin pour la voix d'Anne Alvaro est devenu plus commun. Mais malgré tout je reste envouté. Mes jambes se dérobent chaque fois que je l'entends, elle m'envahit instantanément, le reste disparait, au point que cela nuit parfois à ma bonne compréhension du spectacle, voire même du texte qu'elle lit.
Ce soir, c'est sa lecture de "Je meurs comme un pays" de Dimitris Dimitriadis que j'ai découvert.

Et l'annonce de la sortie prochaine du "Bruit des glaçons", de Bertrand Blier. Peut-être une bonne surprise ?